Mal du 21ème siècle pour certains, simple phénomène de mode pour d’autres, le burn out se répand comme une traînée de poudre dans de nombreuses entreprises. Mais pourquoi certains collaborateurs en arrivent là, et comment l’éviter? Eléments de réponse.
Difficile d’y échapper. Le burn out, la maladie des premiers de la classe, des perfectionnistes, des plus motivés, ceux qui ont du mal à sentir leurs propres limites et à déléguer, revient dans de nombreuses conversations. Pour enflammer les autres, les victimes se consument elles-mêmes. L’idée répandue aujourd’hui, c’est que ceux qui y arrivent ne sont pas les plus forts ou les plus intelligents, mais les plus rapides ; ainsi, 30% des jeunes se disent 100% disponibles pour leur société.
C’est cette course effrénée qui pousse à l’épuisement. Ces victimes travaillent de plus en plus vite, de plus en plus longtemps, et quelles que soient les demandes, elles y répondent. Leur sommeil s’en ressent, et petit à petit, aller au travail n’est plus une source de motivation, mais devient une véritable épreuve.
Les personnes touchées par le burn out, ne le voient pas venir et donc ne réagissent pas pour se préserver. Elles s’imaginent alors que le stress et la fatigue dus au travail sont normaux, et que s’en alerter serait un signe de faiblesse, voire pour certaines de lâcheté.
Un phénomène compliqué à identifier dans un premier temps…
Le conseil est alors de réussir à faire le lien entre sa fatigue et son travail. Se demander s’il y a un rapport, ou pas, se poser des questions comme : « mon travail contrevient-il à mes valeurs ? Est-ce que je suis déçu ? Est-ce que cela correspond bien à mes attentes ? Dois-je réellement faire des choses en lesquelles je ne crois pas ? »
Les signaux d’alerte que le burn out est proche sont nombreux : cynisme, travail qui n’est plus vu comme un plaisir, repli sur soi-même, fatigue extrême…
Avant cet effondrement, le corps dit pourtant « stop ». Les collaborateurs particulièrement engagés, qui en font souvent trop, n’écoutent généralement pas parler leur corps, et la plupart des supérieurs hiérarchiques ne s’en inquiètent pas, la productivité de leurs salariés leur convenant parfaitement. Pourtant, le burn out nous rend inapte au travail, à minima pour plusieurs semaines, et la plupart du temps pour de longs mois : donc sur l’aspect purement économique, et indépendamment de la morale, une entreprise n’a surtout pas intérêt à pousser ses collaborateurs à bout.
La plupart des entreprises ne se fient qu’aux statistiques, qu’à ce qui est quantifiable et quand cela ne l’est pas, les informations ne remontent pas toujours : il faut hélas souvent en arriver à des drames, comme des suicides, pour arriver à quelque chose de quantifiable et que les entreprises réagissent (cf Orange, il y a quelques années)
…mais un travail personnel nécessaire.
Ces salariés ont donc le sentiment de manquer de reconnaissance, d’être sans soutien malgré leur fort investissement : ils ont l’impression de n’avoir aucune issue et l’idée de ne plus pouvoir s’en sortir, conduit donc certaines victimes jusqu’à la tentative de suicide. Car il ne s’agit pas simplement d’une fatigue physique, mais aussi et surtout d’une immense fatigue nerveuse car cela s’apparente à une forme de dépression sévère. Les signaux sont alors visibles, et c’est à ce moment-là que l’individu tente de réagir : réduire son temps de travail, faire du sport, dormir d’avantage… Problème : il est souvent trop tard car le moral est profondément atteint. Il y a une forme d’épuisement. L’accumulation des causes professionnelles et personnelles mène au burn out.
Cependant, la médecine ne reconnait pas encore le burn out officiellement comme une maladie et évoque le terme de dépression : les victimes sont alors traitées comme les patients dépressifs.
Face à ce phénomène, il existe des méthodes pour que chacun puisse lutter efficacement :
- Se fixer des pauses de 5 minutes à prendre toutes les 1h30/2h maximum
- Prendre au moins une heure de pause déjeuner
- Réduire son temps de travail en respectant au mieux ses horaires, même si on reste toujours au-dessus des 35 heures et avoir une vie personnelle et sociale qui fasse l’équilibre avec la sphère professionnelle
- Pratiquer un sport et autres activités culturelles
- Et surtout, donner du sens au travail : faire la différence entre l’ouvrage et l’œuvre, l’ouvrage étant ce qu’on fait tous les jours, alors que l’œuvre est ce qui change, ce qui est vraiment utile. Il est demandé aux salariés de s’investir toujours plus dans leur travail comme s’il s’agissait d’une œuvre, d’y mettre toute leur âme, de s’évaluer en permanence, mais l’œuvre leur échappe car ils travaillent dans des services, et ne peuvent avoir une vision réelle et globale de ce qu’ils font. La représentation du travail bien fait permet à l’individu de se projeter, de se construire.
Il existe le test de Maslach, reconnu afin de savoir si on est, ou pas, dans une situation de burn out.
Tirer la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard pour réagir : c’est tout l’enjeu de ces salariés.
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