Particulièrement difficile à évaluer précisément, l’impact du stress au travail sur les performances est aujourd’hui indiscutable. Face à ce fléau, beaucoup se demandent comment lutter efficacement. Comment agir contre le stress ? Quel est l’impact sur la productivité ? Quelles méthodes ? Quelques éléments de réponse.
C’est un sujet qui reste encore trop souvent délicat à aborder car il interpelle sur le fonctionnement, l’organisation ou encore le management de l’entreprise d’une part, et aussi, en filigrane, sur la personnalité des collaborateurs.
C’est très certainement pour toutes ces raisons que beaucoup d’entreprises n’osent se confronter directement au sujet, par peur, d’avoir à éventuellement gérer de multiples revendications ou à opérer des changements importants dans leur fonctionnement.
Selon l’agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, le stress survient quand intervient, un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et celle qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. Concrètement, plus nous manquons de confiance en nous et en nos capacités à réussir, et plus nous serons sujets au stress, au travail notamment.
A l’heure où l’immense majorité des entreprises ne jure que par les résultats, se pencher sur la relation entre stress et performance consitue désormais un enjeu capital.
Eric Gosselin, professeur de psychologie du travail au Québec, pointe du doigt l’impact du stress sur la performance des employés. Sur 52 études, menées entre 1980 et 2006, le stress avait fortement pénalisé la performance dans… 75% des cas. L’individu avait ainsi vu sa performance diminuer, et on ne parle même pas des conséquences physiques et mentales …
Pourtant, cet « ennemi » n’est pas une maladie, mais au contraire une saine réaction de notre organisme, qui nous permet de faire face aux menaces et contraintes de notre environnement. D’ailleurs, une bonne dose de stress permet à certains individus de se sentir stimulés au travail. C’est ce que l’on appelle le « bon stress », qui pousse le collaborateur à atteindre son niveau maximal de performance. Ainsi, n’importe quel sportif, amateur ou professionnel, vous dira que sans stress, ses performances seraient moindres. Un monde sans stress serait donc dangereux, et nuirait à notre capacité à nous adapter !
Le souci, c’est lorsque l’intensité du stress dépasse la résistance naturelle de l’individu, celui-ci se retrouve alors submergé et dépassé et les conséquences peuvent aller jusqu’au « burn out », voire dans de très rares cas extrêmes, la mort brutale par épuisement.
Heureusement, si le monde d’aujourd’hui est plus stressant, les entreprises prennent aussi de plus en plus conscience que leur performance passera, aussi, par le bien-être de leurs employés. Ainsi, pour le Bureau International du Travail, les sociétés doivent être capables de réduire les sources de stress, aider les individus à développer des compétences pour faire face au stress, mais également prendre en charge les salariés affectés par le stress. L’environnement, également, se doit d’être plus valorisant (ambiance saine, performance reconnue, équité…), afin de permettre à chacun de s’épanouir davantage.
S’il n’existe aucune recette miracle pour combattre son stress au travail, les solutions pour y remédier au mieux existent et à l’instar des sportifs, les salariés peuvent aussi agir dessus.
D’abord, il est utile de repenser son stress et de l’aborder sous son angle positif plutôt que ses aspects inhibiteurs: le stress est normal, et nécessaire à la performance. Ainsi, s’en faire un allié via des petites phrases que l’on peut se répéter comme des mantras : «Mon stress, c’est mon moteur», « Mon stress est logique, et sans lui, je ne suis rien ».
Ensuite, relativiser la raison de son stress. Oui, il existe plus grave dans le monde. José Luis Chilavert, illustre gardien de but de l’équipe de football du Paraguay, soulignait : « La pression, cela n’existe pas dans le football. La pression, c’est ce que ressentent les gens qui n’ont pas assez d’argent pour nourrir leurs enfants ». Charles Barkley, grand basketteur américain des années 90, se jouait du stress : « La pression, je ne connais pas…La pression, c’est ce qu’il y a dans les pneus. »
Ensuite, se centrer ainsi davantage sur les moyens que sur le résultat : ainsi, nous allons tenter de mettre de côté la finalité, pour plutôt réfléchir à comment y arriver, la peur d’échouer laissant ainsi la place à la recherche du succès.
L’important, enfin, est également d’ancrer les expériences positives. Que le salarié soit capable de se souvenir uniquement de ce qu’il a fait de bien, de ses réussites, des sensations ressenties sur le moment.
Mais, en entreprise l’un des facteurs parmi les plus influents dans la gestion du stress est l’écoute et l’attention de la part des managers. Cette écoute qui leur permet de comprendre les difficultés que l’individu ressent, et ainsi, être capable de le remobiliser et de le booster au moment opportun. Remplacer le stress par la motivation, la contrainte par le plaisir, voilà l’un des enjeux des managers. Tout un programme qui pourrait bien être la formule miracle du « gagnant-gagnant ».
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