L’évidence n°1 indiquait qu’il n’y a pas 1 Afrique mais au minimum, 7, voire 14 et plus encore ! (Voir notre article sur le sujet)
L’évidence n°2 est que l’Afrique n’attend personne mais à besoin de celles et ceux qui ont envie d’Afrique.
Prendre conscience que le continent est multiple est capital, mais cela ne suffit pas pour s’y rendre, il est également nécessaire de répondre par l’affirmative aux 3 questions :
- Ai-je vraiment envie d’Afrique ?
- Ai-je une compétence particulière ?
- Puis-je monnayer cette compétence ?
Sans cela, c’est l’échec assuré en cas de départ en Afrique ou à minima c’est un projet qui n’aboutira jamais.
Les clichés sur l’Afrique, ce continent qui fascine autant qu’il repousse, sont nombreux
J’en cite quelques uns :
- L’instabilité politique : qui peut annoncer quel pays sera le prochain à la subir ? Du nord au sud du continent, depuis toujours, les coups d’états, les « printemps arabes » s’enchainent.
- L’insécurité : se promener dans certaines capitales africaines peut être dangereux avec un climat de« Far West »
- La santé : il est préférable de ne pas tomber malade dans certains endroits en Afrique du fait des infrastructures encore trop embryonnaires.
- La corruption : la même démarche administrative peut aller de 1 jour à 6 mois en fonction de votre réseau personnelou de l’incitation financière associée à votre demande
Et probablement d’autres qui vous ont été rapportés.
De même qu’il n’y a pas 1 seule Afrique, toutes ses raisons ne sont pas vraies partout, et pas en permanence.
C’est pour tout cela, qu’une forte et authentique envie d’Afrique est nécessaire, car seule une passion de l’Afrique ou une passion de créer, bâtir peut permettre de tenir le choc : les bâtisseurs le savent, si tout était carré et aseptisé, il n’y aurait rien à bâtir ou beaucoup moins de choses à bâtir.
Pendant longtemps, n’importe qui avec n’importe quel projet, qui avait simplement osé prendre l’avion ou le bateau pour s’installer en Afrique, réussissait. Notamment parce que l’Afrique intéressait peu ou pas les entreprises leader, encore moins les hauts potentiels sans oublier l’absence ou la faiblesse d’offre locale.
Aujourd’hui, de plus en plus de compétences rentrent en Afrique et de bonnes écoles y voient le jour, avec de plus en plus de pays qui s’y intéressent contribuant ainsi à améliorer son attractivité.
Donc aujourd’hui et plus encore demain, si vous n’êtes pas compétent, si vos produits ne sont pas compétitifs en Europe, vous ne réussirez pas en Afrique malgré le fait de bénéficier encore d’un préjugé très favorable.
Le marché cible a-t-il besoin de votre compétence ?
De nombreux interlocuteurs européens, peu importe leur pays d’origine, me soumettent régulièrement des projets de création de business en Afrique, en étant convaincus qu’ils vont connaître un formidable succès et contribuer au développement du continent.
Beaucoup sont des projets improbables, car, très souvent, ils ne respectent pas l’un des fondamentaux du marketing : la phase d’enquête permettant de déterminer si le potentiel existe, la présence ou non de concurrents, le prix acceptable localement, avant toute autre analyse, planification et action.
Dernier exemple en date, un ingénieur de formation ayant occupé plusieurs fonctions de direction en France et venant de créer sa propre structure me sollicite pour obtenir des contacts de DG de banques en Afrique afin de leur proposer des solutions de transferts d’argent par téléphone portable en 2013 ; cette solution existe en Afrique notamment en Tanzanie et est mise en place par la plupart des opérateurs de téléphonie mobile sur le marché africain, l’Afrique est même leader sur ce marché avec plus de 130 solutions existantes !
Les exemples sont multiples et en faire une liste à peu de sens !!
Nous avons donc un vaste marché à l’image du continent, où il est possible de monnayer des compétences de bases comme des compétences pointues : du boucher à l’ingénieur en passant par le commercial, le logisticien, l’informaticien,etc.
Si nous décrivons la compétence en 3 tiers, 1/3 de savoir, 1/3 de savoir faire et 1/3 de savoir être le tout dans un marché et à un instant donné, le 1/3 décisif, qui vous permettra de faire la différence donc de pouvoir monnayer votre compétence, est souvent le savoir être, cette capacité à rester méthodique, organisé et structuré, malgré l’environnement.
Ne pas laisser une certaine inertie vous gagner, car si les bonnes pratiques existent en Afrique, les mauvaises pratiques restent majoritaires.
Alors si vous avez envie d’Afrique, envie de bâtir
Si vous avez une compétence qui a fait ses preuves ailleurs
Si vous savez monnayez cette compétence
Vous avez la 2èmeclé et maîtrisez donc maintenant l’évidence n°2, à bientôt pour la n°3.
Saïd AGBANRIN et toute l'équipe MANEGERE