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Salauds de ponts ! Vivement le retour au travail !

Le bien-être au travail

 

Par Sylvia Di Pasquale

 

Puisque c’est l’Insee qui le dit, c’est que c’est vrai. Selon l’institut, les jours fériés, et notamment les méga-ponts de mai de cette année, coûteraient 0,1 point de croissance annuelle au pays. Une poussière de relance économique qui, s’ajoutant à d’autres, nous sortirait de la mouise si nous pouvions la ramasser avec une simple balayette de rationalisation. Mais Michel Sapin, le ministre du Travail, l’a déclaré mardi dernier sur Europe 1, avant de probablement partir en congé : « il faut relativiser ce chiffre ».

Bien au contraire, poussons au bout du bout la logique économique et allons chercher les 2 points de croissance manquante jusqu’au fond du hamac des salariés français. Les jours fériés sont un frein à la compétitivité ? Supprimons-les. Ces commémorations patriotiques ou religieuses sont désuètes. Et d’ailleurs, il suffit d’interroger nos compatriotes, qui sont souvent bien incapables de différencier l’Ascension de l’Assomption. Voire – comme l'ont montré les impayables micros-trottoirs diffusés en boucle sur nos écrans – de démêler le 11 novembre du 8 mai. Voilà qui nous ferait bien gagner quelques millipoints de croissance. Une fois les jours fériés évacués, attaquons-nous à du lourd : aux RTT et autres congés payés. Une bonne façon de gagner 6 semaines de compétitivité, au bas mot. Et voilà le travail : c’est qui les champions d’Europe de la croissance ? C’est nous, et de loin. De quoi tenir haute la dragée à l’Allemagne.

Evidemment, cette démonstration est tellement simpliste que même les pensées de Nabila en deviennent complexes. Car on sait depuis des lustres qu’un salarié en congé est un salarié qui consomme, se balade et fait du tourisme. Un secteur qui représente 2 millions de salariés en France. Car on sait depuis des siècles qu’un salarié qui fait la sieste est meilleur au boulot qu’un salarié fatigué. Car on sait depuis la nuit des temps qu’un salarié peut passer des journées entières au bureau en travaillant un minimum. Car on sait depuis le début de la crise que si la solution était dans la suppression de quelques ponts annuels, il y aurait fort à parier que les artificiers qui nous gouvernent auraient tenté de les faire sauter. Ceux qui s’y sont risqués y ont vite renoncé. Et s’ils ont persisté, d’autres s’en sont chargés à leur place.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

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