Candidats aux concours d'entrée dans les grandes écoles de gestion, ils se destinent à des carrières de managers. Ils aspirent à occuper, dans trois ou quatre ans, des postes d'encadrement, dans les entreprises ou les organisations. Ils ambitionnent de devenir des "décideurs". Et pourtant, une proportion non négligeable d'entre eux - proportion croissante, semble-t-il - ignorent à peu près tout de la vie des entreprises et du mouvement des affaires.
On ne résistera pas au plaisir un peu pervers de citer quelques perles récoltées ici ou là, à l'occasion des "entretiens de personnalité" de cette année. Tel candidat, pourtant venu de la banlieue parisienne, n'a jamais entendu parler de fermeture d'usine à Aulnay-sous-Bois. Telle autre, priée de citer un ou deux grands patrons, finit par lâcher un nom pour L'Oréal : celui de... Liliane Bettencourt. Un troisième, à la même question, évoque... "la dame d'Areva", sans parvenir à retrouver son patronyme. Sans oublier celui qui voit Renault et Peugeot associés au sein du groupe PSA... Or cette ignorance de l'actualité économique semble, année après année, prendre de l'ampleur.
De même, nombre de candidats expliquent benoîtement aux jurys qu'ils n'ont aucune idée de leur futur métier ou du secteur d'activité dans lequel ils souhaitent travailler demain. Et qu'ils comptent sur leur future école pour leur fournir des pistes et des éléments de choix. Bref, c'est à l'institution de les aider à décider de leur future carrière. (suite…)